
Cette menace à 2.200 milliards de dollars
Cette menace à 2.200 milliards de dollars qui plane sur les monnaies
Le risque de non-livraison d’une monnaie concerne potentiellement 2.200 milliards de dollars par jour, soit près du tiers des volumes quotidiens mondiaux selon la Banque des règlements internationaux. La faillite d’une banque internationale, comme Lehman Brothers, en 2008, avait créé une panne de liquidité aux répercussions mondiales.

Le plus grand marché au monde , celui des monnaies, recèle en son sein une bombe à retardement. Les devises ne circulent entre les intervenants que s’ils honorent leurs engagements dans les temps. La liquidité peut s’interrompre brutalement, notamment lors des crises. Si un acteur important fait défaut, un effet domino peut se produire pour le système financier international. Entre le moment où une monnaie est achetée contre une autre puis effectivement livrée, il s’écoule deux jours, le délai standard sur les changes. Si le vendeur (banque, institution financière, fonds…) fait faillite ou n’est pas en mesure d’honorer son engagement, l’acheteur se retrouve privé de sa devise, avec des conséquences néfastes en cascade si le montant est important. En 2008, la banque allemande KfW enregistra ainsi 300 millions de dollars du fait de la faillite de sa contrepartie, la banque Lehman Brothers.
En 2022, pas moins de 2.200 milliards de dollars, soit 31 % des volumes quotidiens, comportaient un risque plus ou moins grand de non-règlement et d’échec de livraison des monnaies dans les temps, selon un rapport (1) de la Banque des règlements internationaux (BRI). Ce risque a augmenté de 15 % en trois ans. Il est le plus important dans les pays émergents où jusqu’aux trois quarts des transactions peuvent connaître des retards, voire l’échec de la réception des monnaies. Plus les devises sont exotiques et peu traitées, plus ce risque est élevé.